Qu’est-il advenu du temps, où l’on s’allongeait sous les étoiles,

Rêvant de prolonger ces nuits cursives bercées par le Mistral

Ayant du vin pour éponger la suie de nos habits sales,

Pour en vain ne plus songer à nos erreurs abyssales.


Dis-moi, qu’est-il advenu du temps, où l’on contemplait la Lune,

Quand nos joies se contentaient de viles infortunes,

Telles des proies désorientées que l’avenir importune

De choix désenchantés par les choeurs de l’amertume.


Qu’est-il advenu du temps, où l’on s’éveillait sous la rosée du matin,

Ces larmes délayées arrosaient maints secrets de nos jardins,

Sur nos lèvres qui bâillaient affleurait ce sourire enfantin,

Quand nos yeux ensommeillés n’osaient s’ouvrir au lendemain.


Mais qu’est-il advenu du temps, où les nuages nous inspiraient,

Quand leurs arabesques épousaient la fumée qu’on respirait,

Dessinant une fresque composée de nos folies les plus variées,

De ces pensées romanesques que la nuit vient aspirer.


Qu’est-il advenu du temps, où l’on admirait l’horizon,

Ces moments où un simple signe effaçait nos incompréhensions,

Ces instants tracés à la craie de l’imagination

Suffisant pour laisser le silence en suspension.


Qu’est-il advenu du temps, où l’on observait le vol des oiseaux,

Esquissant des logogrammes avec le ciel comme tableau,

Quand nos encéphalogrammes étaient réduits à zéro

Et que le poids de nos âmes se délestait de tous leurs maux.


Qu’est-il advenu du temps, où l’on attendait que le Soleil épouse la Terre,

Nos deux bras entrelacés comme un phylactère,

Croyant que le crépuscule passé exaucerait nos prières

Toutes venues s’amasser aux côtés de celles d’hier.


Qu’est-il advenu du temps, où l’on aimait les déconvenues du paysage,

Les petits gribouillis des arbres dépourvus de feuillage,

Dansant sur le rythme décousu d’un vent fou de passage,

Griffant les cumulus comme lorsque la honte nous dévisage.


Qu’est-il advenu du temps, où l’on regardait la rivière qui scintille,

Sous la lueur des réverbères voyant nos ombres qui vacillent,

Camouflant nos mystères au fond de nos coquilles,

Pour enjoliver nos misères pendant que d’autres les maquillent,


Qu’est-il advenu de ce temps, qu’on se souvenait avoir vécu,

Celui que l’on prenait pour deviner la vie et ses rébus,

Quand nul ne lésinait pour affronter les imprévus

Que la fatale existence a parsemé dès nos débuts.


Dis-moi où s’en est allé le temps, quand nous pensions en avoir trop,

Dis-moi où s’en est allé le temps, quand nous vivions nos idéaux,

Dis-moi où s’en va le temps, qu’il nous emmène prendre un repos,

Et dis-moi que nous prendrons le temps, de revivre l’écho de ces mots.


Neimad


Neimad, gagnant en individuel de la Coupe de la Ligue Slam de France 2021, alterne ses activités entre projets individuels et animation d’ateliers d’écriture de slam de poésie, notamment auprès de publics scolaires.

Ci-dessous les liens vers sa plateforme Soundcloud avec quelques spoken words, ses contacts Facebook et Instagram, ainsi que sa chaîne YouTube contenant notamment ses prestations individuelles lors de la coupe de la ligue slam 2021.

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Une réponse

  1. Nady dit :

    Topissime ! C’est vrai ça,il est où ce temps là ? Jolie plongée dans la nostalgie, 🤗🤩🤗🤩🤗🤩

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