(Jingle SNCF)
Bienvenue à bord du train TER numéro 3103
Destination : Le Havre.
Prenez garde à la fermeture automatique des portes,
Attention au départ !
Le Havre
Au bout de la voie ferrée
De Paris aux confins de la Seine
Ton béton armé
Ne m’empêche pas de sentir ton sang circuler dans tes veines
Tu es multiple à mes yeux, je le sens dès l’arrivée sur le quai de gare
Ton passé tumultueux vient renforcer le poids de tes histoires
En lorgnant çà et là
On perçoit tes murmures
Des propos que seule toi
Peux adresser par-delà les murs
A draguer les touristes
Même tes propres habitants
Du monde entier des artistes
Pour fêter tes 500 ans
Car tu te seras inventée
Contre toute attente
Une nouvelle identité
Pour flinguer la tourmente
De ces racontars
Qui te disent vieillie
J’aimerais bien les y voir
Tous ces indécis
S’enthousiasmer devant un skateur
A flanc de Volcan
Celui d’Oscar Niemeyer
Magnifique bâtiment
Symbolisant la paix
Vu du ciel, une colombe
Immaculée d’un blanc parfait
Rompant avec cette image d’outre-tombe
D’une ville sans âme
Que l’on dit dépressive
Mais c’est bien là le drame
D’une telle offensive
Comme celle des Alliés
Venus te rayer de la carte
A coup de bombes bien ciblées
Avant que les avions ne partent
Mais toi, tu es restée.
Digne puis rebâtie
Du Boulevard François 1er
A la Rue de Paris
De ces axes principaux
Sans oublier l’Avenue Foch
Le triptyque de ton renouveau
Qui peut oser dire que tu es moche ?
La marque d’Auguste Perret
T’aura même embellie
Monsieur Béton, comme on l’appelait
A réussi ce défi
De reconstruire ton cœur
En moins de temps qu’on peut le croire
Vingt ans à peine de labeur
Pour plus de 150 hectares
De nos jours on y découvre
Des témoignages du passé
La Porte Océane qui s’ouvre
Sur une plage de sable et de galets
D’où est parti le France
Ce magnifique paquebot
D’où naissaient les espérances
Vers un monde nouveau
Ouverture vers l’Horizon
On l’appelle encore Le Bout du monde
Bien au-delà de l’illusion
Qui tombe en quelques secondes
Quand on comprend tes richesses
Murmurées à nos oreilles
La ville voisine de Sainte-Adresse
N’a pas son pareil
Pour admirer tes splendeurs
Du haut de ses jardins suspendus
Point de vue unique à toute heure
Sur la beauté de tes rues
Et l’Eglise Saint-Joseph
Ses milliers de vitraux
Qui lui donnent du relief
Pour plus de cent mètres de haut
Un magnifique édifice
Bâti de béton
Dites-moi où est le vice
Dans cette reconstruction ?
Trois minutes sont illusoires
Pour dresser ton portrait
Et toutes les histoires
Qui s’y raconteraient
Alors je m’en tiens là
Pour aujourd’hui tout du moins
Une chose est sûre : je retournerai là-bas.
Et toi, tu viens ?
Phoennyx – février 2023
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