Et toi, toi ? à quoi ressemblent tes soirées ?
Sont-elles sereines, tranquilles en famille devant la télé,
Le chien couché au pied de la cheminée,
Tableau parfait de ta moitié et toi lovés au fond de votre canapé ?
Sont-elles plus rythmées, soirées à gogo dans les bistrots,
Frénésie assurée, le plan des happy hours tatoué dans ton dos,
Tous les soirs c’est rendez-vous avec ton pote Porto,
Mais pas de problème. Le lendemain matin, t’auras remis tous les compteurs à zéro.
Les passes-tu seul, du haut de ta tour d’ivoire,
A ressasser le cours de ta vie, te réinventer des milliers d’histoires,
Passer en mode introspection au fond de ton verre, toi, seul dans le noir,
Réaliser l’incongruité de la situation, pour en fin de compte, ne même plus y croire ?
Les passes-tu entre deux terminaux d’aéroport ?
A Bangkok, à Nouméa, à Miami ou à Oulan-Bator,
Tous les deux jours, c’est changement de fuseau horaire, ça c’est du sport,
Le temps c’est de l’argent, mais pour toi, c’est carrément de l’or.
Tes soirées sont-elles matinales, après une nuit de labeur ?
Que ce soit à l’usine, à l’hôpital ou bien ailleurs,
A l’heure où le monde se lève, toi tu retrouves les couleurs
D’un matin d’aquarêve, les pastels s’estompent avant de plonger dans les limbes d’un sommeil réparateur ?
Tes soirées sont-elles celles de ta double vie ?
Celle que tu caches à ton entourage, de peur qu’il fuie,
En travesti, à te shooter, dans les casinos, en boîte de nuit,
Il est de ces sujets, pour certaines personnes encore interdits.
Et toi, toi ? à quoi ressemblent tes soirées ?
Auprès d’un être cher, à assurer sa veillée,
Un vieillard, un SDF, ton animal, ton bébé,
L’accompagner quelques heures, qu’il retrouve une forme de sérénité ?
Sont-elles cernées par des écrans de jeux vidéos,
A te connecter tous les soirs et à kiffer ta life en mode réseau
La fibre numérique branchée au maximum de son débit binaire de 1 et de zéros,
Les écrans devenus ta drogue, le réel et le virtuel s’entremêlent dans ton cerveau ?
Passes-tu tes soirées à t’évader par tes créations ?
Un stylo, un pinceau, un instrument de musique comme outil de ton imagination,
A tisser une toile dépassant toutes les limites de la gravitation,
La faire s’envoler sur scène ou dans les lieux d’accueil de ton expression ?
Et toi, toi. A quoi ressemble le soir de ta vie ?
Peut-être un peu de tout cela, comme un patchwork de tissus plus ou moins assortis,
Issus d’un album photo dont tu aurais gardé les morceaux les moins beaux et les plus jolis,
Des fragments de tes souvenirs, avant que t’emmènent les anges au paradis.
Phoennyx – Août 2022
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