Le printemps est arrivé, retourne dans le salon !
Le printemps est arrivé, redeviens bien pion !
L’amour et la joie, sont bien partis de chez toi !
Vive l’ennui, bien sûr c’est trop chiant, si t’es tout seul, oublie les sentiments,
Vive l’ennui, bien sûr c’est trop chiant, vive les apéros distants !
Bien sûr, de cette rupture de lien humain total, on en est sortis.
Ce que je viens de chanter ne correspond plus à la vraie vie.
Mais ce qu’on vit maintenant, c’est quand même un beau bordel.
De cette vie-là, on ne peut pas dire qu’elle soit belle.
Les déplacements entre régions sont partiellement interdits.
Suffit de se placer de l’autre côté de ce rideau de fer pour ne plus avoir le même goût à la vie.
10 kilomètres, 30 kilomètres, motifs professionnel ou impérieux,
Sans raisons à nos déplacements, cela en fait de véritables envieux.
N’oublions pas une chose, notre héritage historique.
Nos aïeux ont connu la guerre, braver les interdits leur était devenu littéralement vital.
Cette façon d’appréhender la vie, pour nous, de manière si héroïque,
Nous a été transmise 80 ans plus tard, c’est de cette façon-là que nous ne crèverons pas la dalle.
Le Printemps, magasin fermé, rentre à ta maison !
Le printemps est arrivé, vive l’occupation !
La révolution, s’empare des opéras,
Vive résistance, et vive la France, vive la voix de l’intermittence,
Vive résistance, et vive la France, entrons tous dans la danse !
Ce printemps est bien celui de la contestation, du renouveau,
Celui de la vox populi qui se démène, qui refuse de se faire enfermer l’esprit,
Les mobilisations s’enchaînent, l’esprit libre de Lille à Pau,
Ultime déclamation d’une voix artistique face à des autorités à l’esprit appauvri.
Le printemps des poètes 2021 est celui du désir,
Le désir de voir la liberté revenir,
Le désir de s’affranchir de ces actualités virales, de Nouméa à Agadir,
Le désir de vivre en paix, sans repentir.
Ce printemps-ci, doit être celui de la rhétorique platonique,
Ce printemps-ci, doit être celui de la logorrhée artistique,
Ce printemps-ci, plus que jamais, doit être celui du dialogue salutaire,
Ce printemps-ci, pourvu qu’il soit le dernier de ces restrictions sanitaires…
Phoennyx – Mars 2021